L'Usage du Sol

Résidence d'architecture de 6 semaines pour penser les usages du sol pour le vivant humain et non-humain 

Campus de La Bouloie à Besançon, Doubs (25)

Avril 2022 - Novembre 2022

En partenariat avec la Maison de l’Architecture de Franche-Comté, Crous Bourgogne-Franche-Comté, Université Bourgogne-Franche-Comté

En collaboration avec Virgile Ricart et Chloé Truchon

L’usage du sol est un projet de résidence sur le campus universitaire de la Bouloie, à Besançon. 

Malgré une grande qualité paysagère (boisements, parcs, dolines et vallons), le manque de cohérence dû à la construction progressive des bâtiments au cours des années a poussé l’Université et Grand Besançon Métropole à initier un projet de transformation du Campus sur plusieurs années, et notamment des espaces extérieurs. 

Le campus reste aussi imperméable au reste de la ville, notamment au quartier qui le jouxte, et l’usage du sol semble tourné principalement vers le stationnement et le déplacement, bien moins vers l’usage nourricier et récréatif. Se pose donc la question d’interactions spatiales et sociales ainsi que de nouvelles mixités d’usages. 

Plusieurs interrogations se sont alors posées : Comment retrouver la définition originelle du foncier, « le fond de terre ? » Comment éveiller et mettre en mouvement les usagers sur ce territoire ? Comment stimuler des réactions et générer des solutions collectivement ? Comment rendre plus perméable le campus et le transformer en un quartier ouvert sur la ville ? Comment vivre et étudier sur un campus en chantier ? Comment créer des liens entre les différents acteurs de la ville (agriculteurs, étudiants, enseignants, riverains, entreprises, etc.) ?

Le projet vise alors à proposer des pistes de réponses à travers quatre sessions de résidence.

Nous nous sommes d’ailleurs associées à Virgile Ricart, formateur et concepteur de paysages nourriciers, afin de mettre l’ensemble du vivant au coeur de nos réflexions et de nos actions.

La première session, du 04 au 09 avril 2022, nous a permis de comprendre le territoire à travers :

- Des permanences en différents points du Campus et en dehors (médiathèque de Montrapon, Agora) avec divers outils : cartes participatives, porteurs de paroles, photolangages d’ambiances végétales et d’aménagements, tableau « je cherche / je propose ».

- De nombreuses rencontres avec les différent.es acteur.rices du territoire, qu’ils et elles soient côté étudiant.es, côté personnel.les travaillant sur le campus, côté habitant.es du quartier ou côté institutionnel.les

- Des observations participantes, notamment des balades à la découverte de la biodiversité du Campus

- De nombreuses discussions informelles

- Une soirée ciné-débat afin de sensibiliser et ouvrir les imaginaires tout en se rencontrant !

Après une semaine sur place, le constat était sans appel, il y avait un vrai manque de porosité à toutes les échelles : entre le campus et l’extérieur, entre les différents espaces du Campus, entre les initiatives existantes, entre les usager.es / potentiel.es usager.es et les espaces du Campus ainsi qu’entre les usager.es et potentiel.es usager.es !

Un deuxième temps, du 20 juin au 03 juillet 2022, a été le prétexte pour commencer à tisser des liens entre les différentes échelles en imaginant de nouveaux usages sur le campus et en les testant grandeur nature !

Pour cela, en plus de nos traditionnelles balades à la découverte du Campus, nous avons proposé plusieurs événements aux thématiques variées : le Campus des idées (pour apprendre et débattre collectivement !), le Campus créatif (pour s’essayer au cyanotype et promouvoir le festival local Back to the Trees, toujours sans perdre le vivant de vu !), le Campus terrain de jeux (pour se réunir, petit.es et grand.es, et s’amuser tout en apprenant sur le vivant !), le Campus comestible (pour découvrir les plantes comestibles du Campus et préparer un repas partagé à partir de notre cueillette du jour !), etc. 

Ces événements, en plus des différentes permanences proposées au grand et au petit RU, nous ont permis de dégager des enjeux et des préconisations : 

- Diversifier, renforcer, modifier les usages

- Tisser des liens entre les différents usagers, diversifier les publics, offrir des prétextes à la rencontre 

- Rendre le campus plus attractif, donner envie d’y aller

A partir de ça, nous avons pu décider de quelques actions concrètes à mener sur les deux sessions qui ont suivi.

En plus de nos interventions, Chloé Truchon, documentariste radio, a enregistré une capsule sonore par initiative existante sur le Campus pour les mettre en avant et encourager la mise en lien. Ces capsules sont transmises à la radio du Campus via l’émission Sortie d’Amphi et directement disponibles sur le site de Radio Campus.

La troisième session, elle aussi sur deux semaines à compter du 26 septembre et jusqu’au 1er octobre, proposait un temps de co-conception des jardins partagés (Le Campousse, jardin partagé du Crous, ainsi que je lardin de l’UFR SJEPG) et un temps de co-construction de mobilier.

Pour permettre à un maximum de monde de participer, nous avons proposé des permanences mais aussi organiser des ateliers directement sur les lieux à concevoir.

Nous sommes ressorti.es de cette session avec des plans concrets pour faire évoluer les deux jardins partagés ainsi que deux assises : Michel et Micheline !

Bien sûr, nous n’avons pas oublié de festoyer et de nous amuser comme on sait bien le faire au Bruit !

Pour finir, une dernière session a été organisée en novembre 2023.

Pourquoi novembre nous direz-vous ! C’est vrai, il pleut, il fait froid… Pour planter nous vous répondrons !

Parce que oui : c’est bien joli de faire des plans, mais rien de mieux que de mettre les mains à la pâte… ou dans la terre !

Nous avons donc mis notre temps à contribution pour commencer à densifier les deux jardins partagés avec des arbres et arbustes fournis par une pépinière locale.

Nous avons aussi construit des panneaux explicatifs pour les deux jardins avec les informations nécessaires pour comprendre leur fonctionnement et la manière de s’y impliquer.

Et tout cela ponctué par une grosse soirée de restitution avec élu.es, institutionnel.es, riverain.es, commanditaires, etc : nous n’avons pas chômé !

Nous ne sommes bien sûr pas parti.es dans laisser un petit guide avec des pistes de solutions à continuer à mettre en place ainsi que quelques préconisations sur des lieux ciblés. Maintenant, nous espérons que la dynamique perdurera dans le temps et que de plus en plus de personnes auront envie de construire et planter pour davantage s’approprier le campus !